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Café labellisé bio + : les subtilités de l’appellation

Les labels pour du café bio sont nombreux. Et cela ne se limite d’ailleurs pas au seul marché du café. Mais, le consommateur peut parfois s’y perdre et il n’est pas toujours évident de savoir de quoi il retourne précisément lorsque l’on évoque un label bio ou commerce équitable. Alors bio +, qu’est-ce donc ?

Nous rappellerons dans un premier temps l’origine de ces labels qui sont venus baliser nos produits de consommation. Ensuite, nous tâcherons, sans en faire une liste exhaustive, de les classer. Une distinction devra être faite entre certification et label pour une meilleure compréhension. Il sera alors plus aisé de porter une attention particulière aux labels bio et de tracer leurs contours. Dès lors, l’approche de la conception d’un label bio + apparaitra plus claire et nous la développerons ensemble grâce à des exemples concrets.

L’origine de la création des labels

Le label AB (Agriculture Biologique) voit le jour en France en 1985. À l’époque, le développement de l’agriculture sous pesticides et produits chimiques interpelle le consommateur qui commence à revendiquer une qualité de production. Des effets négatifs sur la santé sont constatés et la corrélation avec les produits saturés de produits chimiques est établie. C’est donc un label étatique (émanant du ministère de l’Agriculture) qui voit le jour pour interdire l’utilisation de certains produits au sein de l’agriculture nouvellement labellisée, comme les produits chimiques de synthèse.

Le principe était posé : contrôler pour maîtriser le risque sanitaire et rassurer le consommateur tout en établissant des critères quantitatifs et qualitatifs précis. À partir cette réflexion, de nouveaux labels ont pu voir le jour selon le degré d’exigence des différents acteurs concernés. On peut ainsi citer :

  • Organic Fairtrade ;
  • USDA Organic ;
  • Nature et progrès ;
  • Biocohérence ;
  • etc.

Labels et certifications, deux notions distinctes

Les labels « AB » et « Eurofeuille » sont administratifs et dépendent de l’Europe. Mais, il faut savoir que ni l’État ni l’Europe ne délivrent de certification. En effet, seuls des organismes habilités et indépendants peuvent délivrer la certification à la demande de l’acteur qui souhaite revendiquer le respect du label en question.

Ce n’est donc qu’au bénéfice de la certification que le label peut être affiché. Cette certification a un coût qui doit être supporté par la chaîne d’approvisionnement du café. La neutralité et l’impartialité des organismes de contrôle (Bureau Veritas par exemple) deviennent donc le gage de sérieux de leur travail et cela certifie que le producteur, le transporteur ou le négociant respectent bien le cahier des charges établi par le label.

La certification dans le café vérifie, par exemple, le mode agricole utilisé ainsi que toutes les étapes de transformation qu’il subit. Ainsi, même un café décaféiné peut obtenir la certification bio grâce à une technique sans solvant dite en osmose inversée (méthode Swiss Water par exemple) qui respecte l’intégrité des grains de café.

Le label bio, une volonté de mieux consommer

À l’origine, le consommateur s’est vite rendu compte qu’un produit issu de l’agriculture biologique était meilleur pour sa santé. Par ailleurs, le respect de l’environnement faisant partie intégrante de cette logique, le label bio est rapidement devenu synonyme de « mieux manger » et « moins polluer », ce qui était d’ailleurs bien l’objectif initial.

Mais, le marché du café a évolué. De la production à la consommation, les modes ont changé :

  • apparition de la machine à capsules ;
  • café moulu ou en grain ;
  • différenciation gustative des différentes régions productrices ;
  • etc.

Les labels ont donc dû s’adapter à l’internationalisation d’un tel marché et il est parfois compliqué de s’y retrouver tant les certifications et normes se cumulent ou se contredisent selon les pays et les lois. Par exemple, il existe des pays producteurs où il est impossible d’exporter sans le cahier de suivi phytosanitaire qui accompagne le café.

Alors, le label bio reste un phare, un repère qui permet au consommateur de s’assurer de la qualité minimale du produit qu’il achète. Le café, qu’il soit en grain, soluble, décaféiné, en capsules, etc. peut se revendiquer bio et c’est déjà un soulagement pour qui exige la qualité. Pour autant, la caféiculture biologique ne concerne que 2 % du marché mondial et à peine 10 % des surfaces exploitées. Cela laisse imaginer le chemin restant à parcourir et les abus qui peuvent encore parfois exister.

 

Le label bio +, l’assurance de l’exigence au service de la qualité optimale

Comme son nom l’indique, un label bio + est un label bio qui certifie que la culture de café répond aux exigences minimales de l’appellation bio. Mais, ces exigences peuvent parfois être revues à la hausse et les contrôles de l’organisme certificateur peuvent également être plus poussés. Cela permet ainsi de renforcer la logique de labellisation bio tout en accentuant la qualité du produit. Ce cercle vertueux tend également à renforcer le sérieux des acteurs qui se plient à ce cahier des charges encore plus contraignant qu’un label bio classique.

Par exemple, des labels tels que Nature et Progrès ou encore Biocohérence vont pousser la logique jusqu’à :

  • la maîtrise des différents cycles de production d’une parcelle donnée ;
  • la promotion des modes de culture alternatifs tels que l’agro-écologie ou l’agriculture biodynamique ;
  • l’interdiction de substances chimiques, mais également certaines substances végétales (l’huile de palme par exemple) ;
  • etc.

L’idée est de renforcer la démarche bio afin de bénéficier du niveau maximal de bénéfices environnementaux et de santé possible.

La culture du café en biodynamique est également une démarche de type bio + qui peut être reconnue par le label Demeter. Les certifications peuvent alors être délivrées par des organismes certificateurs tels que EcoCert ou IMO. Mais, ce mode de culture n’est pas obligatoire pour obtenir le label bio. Il s’agit bien d’une volonté d’aller plus loin dans la démarche pour assurer un café de qualité au client aux exigences plus marquées.

Les limites des labels et des certifications

Comme nous l’avons vu, les labels émanent d’organisations plurielles (État, organisme privé, etc.) qui ne sont pas nécessairement celles qui certifient. Cela revient à dire que chacun peut proposer, et sans organisme tiers de contrôle, un cahier des charges qu’il établit lui-même au regard de ses seules exigences subjectives, pour ensuite mettre en avant le fait de respecter un label.

Il est alors primordial pour un consommateur de connaître les différents labels ainsi que leurs valeurs pour mieux se repérer au milieu d’un marché diversifié. Il ne faut également pas oublier qu’un café de qualité, qui respecte toutes les étapes et les acteurs de cette production et qui se veut bio ou bio + est mathématiquement plus cher qu’un café non labellisé, car, comme partout, la qualité a un coût.

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