Il y a quelques années, l’ONGWaterFootPrint avait jeté un véritable pavé dans la mare de café !Chaque tasse de café nécessiterait 140 litres d’eau …. Chaque kg de café produit plus de 18000 litres d’eau…Depuis ce jour, à chaque café en grain acheter, les militants du monde voit les trombes d’eau utilisées pour satisfaire leur rituel quotidien….
Qu’en est-il vraiment et comment faire pour réduire au maximum cette empreinte.
Tout d’abord, en remettant ces évaluations dans leur contexte. Il ne faut pas moins de 150 litres pour qu’une pomme ne pousse, pas moins de 1000 litres pour produire un litre de jus d’orange, 2000 pour un tee-shirt, 8000 pour un jeans, et 15400 pour produire 1 kg de boeuf…. Ces chiffres donnent le tournis, surtout quand on les rapporte à la consommation par Français qui est de 4900 litres par an.
Ensuite, en regardant d’où vient l’eau utilisée et comment celle-ci est utilisée. Dans le cas du café, c’est à 97% de l’eau de pluie qui est concernée. C’est un fait, les caféiers s’épanouissent dans les pays tropicaux humides où les précipitations sont abondantes voire très abondantes. Il n’en va pas ainsi du coton, du maïs, ou des boeufs…
Pourtant, la question reste essentielle et a agité le monde du café sur toute la chaîne de valeur et principalement dans les pays producteurs.
En effet, le café, une fois sorti du beneficio, c’est à dire devenu vert, est peu consommateur d’eau.Certains torréfacteurs utilisent encore de l’eau mais leur nombre tend à se réduire, et les barista servent des boissons à base d’eau destinée à notre consommation directe. 2 cl pour un espresso, 30cl pour un filtre, à boire.
Regardons donc ce qu’il en est dans les pays producteurs.
L’eau peut être utilisée pour la caféiculture soit la culture des caféiers. C’est le cas dans les régions où les précipitations ne sont pas suffisantes et où la culture est intensive, en monoculture.C’est ainsi le cas des grandes exploitations du Brésil ou du Vietnam qui fournissent la quasi moitié du café mondial ! L’Arbre à Café a toujours fait le choix de ne pas travailler avec ce type de plantations, irriguées, et en monoculture. Nous avons au contraire fait le choix opposé, celui de ne travailler qu’avec des fermes en agroforesterie et en agriculture durable et donc aux sols à haute teneur en matière organique et en carbone, éléments qui favorisent la rétention de l’eau dans le sol et limite son évaporation. C’est le cas, même au Brésil.
L’eau y est aussi utilisée lors des fermentations, les fameuses voies humides ou sèches. Et c’est principalement à ce stade que nous pouvons agir, nous les professionnels et les amateurs de café.
C’est le café lavé ou washed, soit la voie humide qui utilise le plus d’eau, jusqu’à 20 litres par kg de fruit frais, les cerises, soit près de 150kg par kilo de café torréfié…
Un grand effort a d’abord été réalisé pour traiter ces eaux utilisées qui contaminaient l’ensemble des avals des plantations. Les labels certifiants les cafés autant bio, queDemeter ou même queRainforest etUTZ ouBird Friendly ont tous dans leurs cahiers des charges l’obligation de traiter les eaux issues des fermentations.
La première chose est donc, on ne le dira jamais assez de n’acheter que des cafés certifiés, labellisés.
Le second geste est lorsque l’on achète du café lavé de savoir à qui on l’achète. Nos rapports étroits avec les producteurs, qui vont au-delà du Fair Trade et du café Équitable, par le Direct Producteur ou Direct Trade, se traduisent dans la pratique.Nous accompagnons par le conseil et le préfinancement nos producteurs dans l’investissement d’équipements ultra-modernes qui permet une diminution drastique de la consommation d’eau. Ainsi à la Chakra do Dago au Pérou mais aussi à Araku en Inde, les nouvelles machines n’utilisent plus que 1 litres d’eau pour 6 kg de cerises de café ! Soit une réduction par 20.
Enfin, certains décideront de n’acheter plus que du café naturel soit issu de la voie sèche, qui demeure la voie la moins consommatrice d’eau. C’est un choix que nous ne pouvons qu’appuyer et c’est pour cela que nous en proposons toujours comme le Gedeo, Le Caturra notamment. Toutefois, il n’est pas possible de traiter le café en voie sèche, à cause de l’humidité ambiante et des pluies fréquentes, dans tous les pays du monde. Il s’agit donc d’un process limité à quelques pays dans le monde comme à l’Ethiopie. Et comme 70% du café produit dans le monde vient d’Amérique, et notamment d’Amérique Centrale où il est extrêmement difficile de le produire,nous recommandons de privilégier : d’une part, les cafés certifiés, d’autre part, les process les moins gourmands en eau, autre que la voie sèche, comme les Honey, les PSD, les Semi-Washed…
Si, en plus, vous utilisez pour votre café, comme le font la plupart des producteurs avec lesquels nous travaillons, de l’eau dynamisée, alors, nous aurons, tous ensemble, fait un grand pas vers un avenir plus harmonieux.