Tout savoir sur le café bio, c’est bien, mais tout savoir sur le café équitable, c’est encore mieux. Le « must » consiste à connaître ce qui les différencie, pour ainsi mieux les identifier l’un et l’autre. Parcourons un peu les origines de telles appellations, pour mieux comprendre ce à quoi elles correspondent. Ainsi, nous pourrons mieux les définir individuellement et les différences paraîtront plus claires.
Des exemples de labels ou de certifications vont nous permettre de clarifier ces explications, et ce, pour vous aider à mieux vous repérer au milieu d’un marché diversifié et parfois complexe pour le non-initié. Enfin, nous allons voir que derrière ces différences réside bien souvent une synergie tendant vers une qualité optimale du produit.
Comme souvent, c’est le consommateur qui a orienté le marché par ses attentes et ses exigences. Or, le prix a longtemps été le critère prépondérant (quasi unique) orientant ce dernier dans ses choix. L’offre des producteurs se calait donc sur ce seul critère, et ce, souvent au détriment d’autres variables importantes comme :
Sans être exhaustive, cette liste nous permet de considérer des paramètres non négligeables qui, pourtant, ne faisaient pas partie du choix du consommateur. Historiquement, on peut comprendre qu’à une certaine époque, les priorités étaient autres. Bien souvent, le niveau d’information du consommateur était largement en dessous du niveau actuel.
Heureusement, avec la mondialisation des échanges et l’arrivée des médias électroniques et immédiats, le consommateur a pu prendre du recul sur ses propres choix, mais aussi, et surtout, sur leurs conséquences indirectes. Cette démarche s’est déroulée selon un schéma classique, en partant du centre (le consommateur) vers l’extérieur (l’environnement).
De manière non pas égoïste, mais logique, le consommateur a pu commencer à juger des effets vicieux du seul critère de prix comme variable primordiale de ses propres choix. Exiger un prix plus bas sur les cafés suggérait, par exemple, une culture toujours plus renforcée par l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, dans le but d’obtenir un meilleur rendement.
De plus, le goût s’en trouvait dénaturé peu à peu et les bons arômes d’une tasse de café donnaient de plus en plus d’aigreurs d’estomac et de troubles digestifs. Bref, les produits baissaient en qualité et le consommateur s’en est rendu compte. Le café, qui était jusque-là connu pour ses vertus plus que pour les maux qu’il procurait, a commencé à endosser une réputation de boisson moins vertueuse et la caféine a commencé elle aussi à être critiquée.
Comme nous le verrons ensuite, c’est ici le point de départ des initiatives de qualité sur les cafés et donc des labels bio.
Ensuite, le consommateur, désormais conscient des enjeux et impacts de la qualité du café sur lui-même et son entourage, a commencé à étendre sa réflexion sur l’ensemble des acteurs liés aux différentes phases directes ou indirectes de son approvisionnement en grain de café :
C’est donc à partir de ce second temps de prise de conscience que les labels de commerce équitable sont apparus. Parce que le consommateur a réalisé que ce qui était bon pour lui dans un premier temps l'était également à d’autres niveaux. Le cercle vertueux a alors pu s’amorcer à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement.
Ainsi, le café bio a fait son apparition lorsque le consommateur a exigé la qualité intrinsèque des grains de café qu’il consommait, parce que le cumul de produits chimiques mélangé à la consommation quotidienne de son arabica ou autre type de café commençait à impacter sa santé. Le lien entre surconsommation et mauvaise qualité du café a vite été établi, et le choix d’exiger un meilleur café, quitte à le payer un peu plus cher, s’est alors imposé.
Mais comment procéder lorsqu'on habite des régions comme l’Europe occidentale, alors que le café est produit dans d’autres régions du monde ? C’est pour cette raison que les labels bio sont apparus, comme « AB » ou « Biocohérence » par exemple. Un label bio est diligenté par un organisme extérieur au producteur, qui vérifie que la qualité du café consommé est conforme aux exigences préétablies par un cahier des charges précis. Celui-ci doit être respecté par le producteur et tous ses intermédiaires. Alors seulement, le café peut être estampillé « bio » sur l’emballage et afficher le logo du label comme gage de confiance.
Cette certification est donc liée au produit. Un café bio est par exemple garanti sans OGM, sans pesticides ou sans conservateurs non naturels.
C’est une fois la démarche qualitative de type bio concrétisée que la réflexion a pu porter sur l’ensemble de la chaîne. De par la pluralité des acteurs d’un même marché et la mondialisation des échanges, il est vite apparu au consommateur averti que son choix impactait de manière substantielle l’ensemble de la chaîne.
Ainsi, on s’est vite rendu compte que le prix parfois élevé d’un café assurait certes sa qualité, tant que le label bio y était affiché, mais que tout le monde ne profitait pas de ce prix de vente élevé. En conséquence, bien des acteurs (le producteur en premier lieu) étaient « laissés pour compte » dans cette logique de marché.
Le consommateur a alors réalisé qu’il devenait urgent de rétablir un équilibre entre le prix payé et la juste rétribution des différents acteurs. Un producteur ou un transporteur justement rémunéré assure une qualité au long terme, afin que le produit conserve son niveau de satisfaction et que le consommateur trouve des repères.
Cela fut encadré par l’apparition de labels de commerce équitable comme « Fairtrade », « Fair for life », etc.
Il est courant de confondre les deux notions de « bio » et « équitable ». D'une parce qu’indépendamment, les deux justifient la création de labels et d’exigences propres à des valeurs définies. Ensuite, parce que bien souvent, les valeurs de ces deux notions sont souvent très proches et se mélangent parfois.
En un mot, « bio » et « équitable » sont, au moindre, une synergie complémentaire, et au mieux, une association de concepts indissociables.
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